le regard curieux et observateur, le sourire flottant sur les lèvres, les longues jambes toujours en activité. elle n'aime pas beaucoup l'immobilité, maxine, parce que l'immobilité c'est réfléchir, et que trop réfléchir paralyse encore davantage. impulsive, peut-être parfois trop franche, elle a tendance à préférer agir plutôt qu'attendre. elle peut aussi se montrer très douce, oreille attentive ouverte à la moindre confidence et rire contagieux prêt à surgir pour susciter un autre en écho. mais elle reste désespérément humaine, désespérément loyale, et désespérément investie auprès de ceux qu'elle aime. alors parfois, face à l'intensité de ses émotions, elle prend peur, et la fuite. derrière ses airs assurés et sa démarche déterminée, il y a toutes ces parts d'elle-même qu'elle n'ose pas encore reconnaître et encore moins affronter, par crainte et par lâcheté.

"saaaam! tu joues avec moi?"
dans les prunelles sombres se mêlent excitation et appréhension, alors que la petite brune se tord le cou pour pouvoir se plonger dans celles presques identiques, vingt centimètres plus haut. elle attend impatiemment le verdict final, implorant silencieusement ce dernier de lui être favorable. elle sait qu'elle ne devrait pas demander ça à samuel. maman lui a dit, ce matin en partant, qu'il fallait le laisser travailler, qu'il était grand, qu'il n'avait pas le temps pour ses jeux de bébé. mais c'est plus fort qu'elle, max finit toujours par graviter autour de son grand frère, petite comète égarée tentant désespérément d'attirer l'attention de son soleil.
samuel soupire en secouant doucement la tête, puis finit par céder, délaissant ses cours. il sourit affectueusement à la gamine de cinq ans qui lui fait face, avant de l'attraper sans la prévenir.
"ok, petit monstre. on joue à quoi?"

il est là, juste devant elle, et les rôles s'inversent alors que sa proie devient gourmande à son tour. il s'empare de ses lèvres, son odeur s'empare de ses sens. elle l'observe depuis le début de la soirée, usant et abusant de ses grands yeux et ses longs cils pour l'attirer vers elle, pour avoir une chance de s'enivrer de sa peau hâlée. il s'appelle adlan, il est étudiant en littérature, il a des iris aussi encre que la nuit qui les entoure et il embrasse comme un dieu. grisée par son étreinte et par les quelques verres qui pèsent dans ses veines, elle glisse ses doigts dans ses boucles alors qu'il aventure doucement les siens sous son débardeur. elle frissonne au contact brûlant, se pressant davantage contre lui, cherchant à éteindre les pensées qu'elle sent gronder dans son esprit comme un tsunami lointain, poison prêt à déferler sur elle.
mais trop tard. brusquement, ce n'est plus les mains d'adlan qu'elle sent contre son corps fiévreux. ce n'est plus son visage qu'elle voit lorsqu'elle rouvre précipitamment les yeux.
les paumes qui  heurtent presque ses courbes, se faisant toujours plus pressantes, beaucoup trop insistantes. les lèvres avides qui glissent le long de son cou, lente descente aux enfers. et puis le reste de ses sens comme annihilés, sa voix prisonnière au creux de sa gorge, sa peau qui a cessé de s'enflammer sous les doigts qui forcent ses barrières. elle ne parvient plus à réfléchir, à considérer les comportements à adopter, à se ressaisir et suivre ce que lui dicte son instinct. alors elle ne fait rien, inanimée, poupée désarticulée entre les bras qui l'oppressent, la peur pulsant dans ses veines, contre sa tempe, dans tout son organisme. il descend toujours plus bas, et sa présence contre son bas-ventre éveille une brusque envie de vomir.
"désolée, j'dois y aller."

— nouvel objectif (131,4$)
— café (3$)
— chouchous noirs (2$)
— eye-liner (18,99$)
— feutres (15$)
— café (3$)
— tout sauf de la nourriture (0$)

janvier — maman (31)
février —  grace (2? 3? vérifier)
mars —
avril — samuel (10), papa (21)
mai — mamie (5), billie (7), leah (12), matt (29)
juin — me (14), kara (19)
juillet — mike (4), jo (5)
août —
septembre — camila (9)
octobre —
novembre — noah (1), lily (26)
décembre —

❑ avoir mon diplôme
❑ partir trois mois en asie du sud-est
❑ décrocher un stage chez un grand photographe
❑ essayer de revenir à 50kg
❑ trouver le courage d'appeler sam

you can trust me, trust nobody
il y avait la maxine des débuts, du haut de ses cinq ans et de son un mètre dix, avec sa foi inébranlable dans le monde et tout ce qu'il avait à offrir, dans ceux qui l'entouraient et ses raisons de sourire. il y avait la gamine qui croyait en l'amour indéfectible dont vous enveloppe un foyer, la bienveillance sincère des inconnus dans la rue et l'avenir meilleur d'une planète qui tournoyait sans jamais ralentir. et il y a la maxine d'aujourd'hui, dont les rondeurs enfantines se sont envolées au fur et à mesure que ses croyances naïves se délitaient, au fur et à mesure des trahisons successives, imperceptibles. cela fait bien trop longtemps qu'elle n'espère plus grand chose de ses parents, bien trop longtemps qu'elle a cessé de miser sur la gentillesse désintéressée des autres, bien trop longtemps qu'elle n'arrive plus à se laisser aller à faire vraiment confiance.

cage the elephant, mess around
chet faker, i'm into you
the kooks, bad habit
years&years, take shelter
vampire weekend, diane young
hayley kiyoko, feelings
nothing but thieves, graveyard whistling
nina nesbitt, take you to heaven
cigarettes after sex, keep on loving you

♡ le canon eos 750D
♡ un thermos
♡ un petit carnet
♡ les parcs en pleine ville
♡ des écouteurs blancs
♡ le toit des immeubles
♡ les chats
♡ la lumière de fin de journée