leurs yeux filent et effleurent la toile où de parfaits morceaux de coton glissent silencieusement. ils ne le comprennent pas, pourquoi ses dents se découvrent en permanence, pourquoi sa voix mielleuse conte un monde utopique, pourquoi ses phalanges s'écrasent parfois, pourquoi il est là. elles fusent ici et là, les questions qui lui cognent la boîte cranienne sans jamais trouver une réponse à épouser, à laquelle s'attacher. il est léger, un gamin des astres qui n'a pas grand chose à faire sur terre, alors il fuit, sa silhouette rase les rues de son foyer pour s'en éloigner avec l'envie de se trouver là où on ne l'attendrait pas. il n'est pas triste le garçon, évidemment l'image des perles salées glissant sur les joues de ses parents étreignent son palpitant, mais il ne se retourne pas, il ne reviendra pas.  

exquises crinière qui se secoue sauvagement portée par le vent. les esquisses de bonheur résonnent en une délicieuse mélodie dont il ne se lasse pas, jamais. il se délecte de ses éclats qui se perdent dans l'habitacle, des échanges qui se mêlent en un précieux carburant nécessaire aux myocardes. ils dévorent le bitume avec l'irrepressible envie de laisser leurs semelles se perdre sur l'accélérateur, si tu t'arrêtes je meurs.  

il n'a pas grand chose, le garçon, quelques ronds à dilapider pour vivre et survivre quand tout lui semble inaccessible.
, des céréales pour la coloc
, du lait pour les céréales
, un bol pour le lait
, les conneries indispensables pour que son toit ne s'écroule pas, le loyer donc

c'est rare les dates qui lui restent encrées, elles s'estompent avec le temps, s'effacent, se mélangent, alors il les évite, les anniversaires.
24 mars ; le sien, et c'est déjà bien.
26 janvier ; celui de sa mère, ou de son père, ou des deux.

les envies se heurtent les unes aux autres et sombrent lentement. il est pas clair, il est bancal, les avis divergent d'un jour à l'autre avant qu'il ne les abandonne tout bonnement. il se voit astronaute, serveur au macdo, éleveur de biquettes, vendeur de nuggets. il est incertain son avenir derrière ce voile qui s'épaissit un peu plus, il se laisser bercer par la houle impétueuse avec l'espoir d'y trouver son bonheur.  

l'espoir est le pillier du monde. celui qui ravive les brasiers des coeurs figés. il n'y a pas de mauvais. il n'y a pas de bon. un parfait distillat qui penche parfois plus d'un côté que de l'autre, mais il faut savoir appercevoir la pâle lueur qui vacille même dans l'obscurité la plus pure. il essaye, billy, de garder près de son âme les meilleurs débris de l'univers, des étrangers, de son entourage.

borderline (TOVE STYRKE) ; burn the house down (AJR) ; once again (PETIT BISCUIT) ; karma (NAÂMAN)  god's plan (DRAKE) ; i might need security (CHANCE THE RAPPER) ; me & you (HONNE) ; it's only (ZYRA) ; drive (OH WONDER) ; earth (MOGLI) ;  

; sa carcasse un peu froissée, un poil rayée, d'un gris délavé. il l'aime, il l'a chérit, délicieuse compagne de taule qui en a bouffé des kilomètres de bitume.
; son briquet ereintée et probablement décédé depuis quelques temps maintenant,  à jamais dans sa poche, toujours près du coeur.
; les dessins animés qui ne sont plus de son âge.
; les brocolis.