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 sucker for pain (nur)

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Nev Ruskin
Nev Ruskin


。 goals : 55
。 pages : 41
。 registration : 31/08/2018
sucker for pain (nur)  Vide
MessageSujet: sucker for pain (nur)    sucker for pain (nur)  EmptyDim 2 Sep - 23:18

Le voilà, le prince des quartiers déchus. Le voilà, titubant et s'accrochant aux murs comme si ceux-ci allaient le sauver du naufrage certain. Nev savait pourtant, qu'en buvant ces verres à la chaîne, il finirait dans un état misérable et qu'il allait regretter en fin de soirée. Regretter le moment où il était encore sain d'esprit, encore conscient de ses actes et responsable de ses mots. Pourtant, ça ne l'a pas arrêté. Il a continué, a ordonné un autre verre et bientôt, il finissait à moitié mort sur ce comptoir mal lavé, où Nev avait renversé toutes ses cacahuètes. C'était un désastre, un tableau qui, bizarrement, lui rappelait l'époque où son père était encore à la maison. Avant que son géniteur ne prenne la fuite, comme un lâche. A cet instant, le garçon se sent libre, il se sent respirer et peut entendre son coeur résonner. A cet instant, il pourrait se croire capable de voler et de toucher les nuages, capable d'avoir la vue que Dieu a, capable de voir où son père est, s'il est heureux, libre. La liberté sans frein est toujours mariée avec le malheur, a dit Shakespeare, et il vient à se demander si la possible liberté de son père a un certain impact sur le malheur qu'il ressent parfois. Parfois, joli euphémisme qui arrive à faire sourire le garçon, l'homme. Des conneries, il marmonne, parle dans sa barbe parce qu'il n'a plus la force de crier à s'en abîmer les poumons. Il n'a plus l'énergie, n'a plus l'envie. Il sent une main se poser sur son épaule, Nev se saisit et observe un homme barbu, l'écoute lui demander de sortir. Le bar ferme, mais la nuit n'est pas terminée, pas pour Nev. Il obéit, prend quelques cacahuètes dans la volée et s'enfuit presque comme un voleur, oubliant qu'il avait payé ce dernier verre quelques dizaines de minutes auparavant, en petites pièces. La fraîcheur de la nuit tapote les joues du gamin, mais pas au point de les faire rougir. Il fait doux, à San Francisco, et c'est bon pour le Ruskin. Il a besoin de cette douceur, mais n'aurait refusé au froid du Nord, du vrai froid, qui l'aurait fait resserré ses muscles pour se tenir au chaud.

Ce soir, l'épaule subit puisque c'est encore ici qu'il sent la pression se faire, comme une poussée, mais c'est pas la brise, c'est des enfants de la nuit. Il relève le regard et sans réfléchir, crache, Putain, mais fais plus attention. L'air fâché, l'alcool devenu mauvais, il observe une jeune femme sûrement aussi éméchée que lui venir se placer derrière un garçon, Nev devine que c'est le petit-copain de celle-ci, le prince charmant. Ken, sûrement pour impression barbie, répond tout aussi sèchement et pas vraiment conscient, Nev rit. En quelques minutes, les deux hommes se battent. Nev ne sent pas la douleur sur ses mains, ni celle qui emprisonne son coeur, mais lorsque Ken vient le frapper en plein visage, c'est bien cette douleur qu'il ressent. Un feu qui brûle en éteint un autre ; une douleur est amoindrie par la vivacité d'une autre douleur, a dit William. Et Nev ne peut qu'approuver. Il se bat à en oublier la douleur que son coeur essaye de rejeter et cette bagarre futile semble soudainement être son médicament, son calmant, son remède.

Il titube, ses doigts glissent sur les briques, mais il continue d'avancer. Il ne faut pas s'arrêter, faut pas faire ami-ami avec les gens de dehors, à cette heure-ci, ce sont les mauvaises personnes. Conseil de maman, qui n'a pas foutu un pied dehors depuis un millénaire, mais qui le faisait quand son mari buvait et lui demandait de venir rechercher la loque qu'il était. Maintenant, c'est Nevil la loque. Il toque, un peu plus fort à chaque fois, tête posée sur la porte à la peinture usée. Lorsque celle-ci s'ouvre pour dévoiler le visage de sa soeur, Nevil sourit, Nevil remercie Dieu. Ne t'en fais pas pour ça, il fait des gestes pour montrer son visage ensanglanté, William Shakespeare a, une fois, dit : Raccommoder sa douleur avec des proverbes, et je suis presque sûr que ça fonctionne. C'est putain de génial. Il rirait si la douleur n'était pas là. Autant amoché qu'éméché, il manque de tomber, de sombrer encore plus. C'est sa façon de crier qu'il a besoin d'aide, que William ne lui a servit à rien.
@Nur Ruskin
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