Contre les carreaux, subsistent encore la buée. Une preuve témoin de la dernière pluie qui avait accompagnée ta dernière heure de répétition. Le conservatoire était désert en cette fin de matinée, l'ensemble des étudiants étant bien intéressés par la qualité des plats que pouvait proposer le restaurant universitaire. Non pas que tu ne le pensais pas, c'est juste que tu aimais l'acoustique entre le silence désert à cette heure. Et puis tu préférais de loin déguster un bon plat coréen en décaler des heures de repas. Un rythme de vie alimentaire qu'était loin de cautionner mamma. Un sourire éclaire le bas de ton visage tandis que tu rajustes l'énorme étuis dans ton dos qui abrite ton partenaire musical de toujours. Jéo. Ton meilleur ami n'avait de cesse de te taquiner avec lui depuis des années et une anecdote en entrainant une autre, il avait affublé ton violoncelle d'un prénom sorti des bandes dessinées qu'il s'amusait à écrire. Comme tu t'y attendais, l'école de musique ne résonnait plus au son des diverses musiques mais plutôt au son des cuillères et des bavardages de la cafétéria. Tu descends les marches deux à deux avant d'emprunter la direction du Starbucks où Bex t'avait donné rendez-vous. Ces dernières semaines, tu avais refusée toutes ses propositions de sorties en soirée – et oui les examens n'attendent jamais. Autant dire, que ta meilleure commencerait à trouver cela louche si tu refusais de déguster un muffin au chocolat noir. Tu pousses la porte du café, légèrement bondé de monde. Au moins, tu étais la première à arrivé sur les lieux. Guère étonnant. Tu commandes un grand latte vanille, le fameux muffin et tu files t'installer au milieu de la pièce où trône une table comptoir. Tu adores cette place – ici vous êtes tranquille. Tu déposes ton étuis contre le siège à coté de toi. Tu farfouilles dans ton sac à dos à la recherche d'une boite hermétique qui contient ton déjeuner lorsque la voix de ta meilleure amie s'élève. Pas de doute, Bex était dans la place.

Le doute n'a plus réellement sa place. A dire vrai, l'intonation de celle que tu connais depuis belle lurette est une preuve certaine, suffisante. Une exclamation directe, franche … Heureusement qu'elle n'avait pas d'arme tranchante à la place de la parole – quoi que en y songeant. Tu arques un sourcil en jetant une oeillade amusé et sérieuse à ta meilleure amie. La belle brune s'installe en face de toi, la réplique déclarative certes mais loin d'être commode. Bex avait toujours été ainsi, difficile de le changer – et le sourire à ses lèvres témoignent de votre amitié lointaine et soudée. « Tu sais que c'était la période des examens, alors arrête de jouer les Cosette, hm ? ». Tu rigoles doucement avant d'ouvrir le Tupperware où siègent quelques rouleaux de printemps fraichement confectionner du matin. Bien que tu appréciais manger au dehors, la vérité toute simplement dites était que tu n'avais pas toujours les moyens. Tu faisais plaisir de temps en temps voilà tout. Tu déposes la boite en plastique au centre de la table, une ouverture afin d'en proposer à la Delgado, une habitude presque coutume entre vous. «[color=slategray Avoue que j'ai l'art et la manière de me faire pardonner. [/color]». Tu la gratifies d'un sourire complice, une attitude qui marchait à chaque fois – du moins les trois quart du temps. Tu en profites pour savourer la chaleur de ta boisson chaude avant de poser ton regard sur ton cellulaire ; un appel en absence. Tu secoues la tête avant de reporter ton attention sur ta comparse de toujours. « Et si tu me disais pourquoi tu tenais tant à sortir l'autre soir ? Mon frère a été très curieux sur le coup. ». C'est vrai, Enzo n'avait cessé de laisser sa curiosité prendre le dessus. Il faut dire que c'est lui qui avait répondu à tes messages l'autre soir.