Let's have a drink, buddy !
ft @kale valdez

Le retour de Kale Valdez à San Francisco était synonyme d’un moment d’intimité partagé autour d’un bon verre de whisky.  C’était leur rendez-vous obligatoire lorsque le brun revenait dans cette ville qui était désormais la sienne. Rencontré il y a quatre ans, Kale était un homme sympathique que Raphaël appréciait énormément. Un peu plus vieux que lui, marié et propriétaire de son propre restaurant, Kale avait la vie en apparences parfaite dont rêvait le blond. Ça ne lui était encore jamais arrivé d’être jaloux d’un autre, il n’avait encore jamais envié la vie d’un autre comme il le faisait avec Kale. Raphaël n’avait jamais manqué de rien, fils d’un banquier français et d’un médecin américaine, il avait grandit comme fils unique, porté par l’argent de ses parents et les destinations paradisiaques de leurs vacances. Il était partit faire ses études à New-York, dans l’une des plus prestigieuses universités du monde et était sortit major de sa promotion à l’issue de son cursus de médecine, il avait rencontré son meilleur ami qui deviendrait comme un frère pour lui et surtout, il était tombé amoureux. Liv, cette femme qu’il considérait aujourd’hui comme sa moitié et pour qui il donnerait sa vie sans hésiter. Cette femme qui avait su transformer le coureur de jupons sans gêne et alcoolisé qu’il était en un homme honnête et fidèle, cette femme qu’il avait demandé en mariage il y a cinq ans mais qu’il n’avait toujours pas épousé. Plus les jours passaient et plus le blond doutait quant à l’issue de leur relation. Le mariage semblait bien loin d’eux, trop loin à son goût. Et rien que pour ce cap déjà passé, il enviait son ami Kale, Raphaël.

Il n’en parlait pas beaucoup, surtout avec Alistair et Odessa, mais il ne voulait pas que ça s’ébruite, il ne voulait pas que le monde sache qu’il était celui qu’on allait peut-être laisser tomber un jour. Il faisait tout pour relancer leur relation, ainsi donc, quand elle rentrerait chez eux ce soir même, Liv trouverait sur la table du salon un bouquet de fleurs. Il avait bataillé pendant presqu’une heure avec la fleuriste pour trouver quelque chose de joli et d’original qui puisse plaire à sa fiancée et après un cours intensif sur le langage des fleurs dont il n’avait quasiment rien retenu, il était rentré chez lui avec un bouquet d’hortensias roses, « symbole d’amour et d’attachement profond, équivalent d’un bouquet de roses rose mais plus original et à la senteur moins prononcée » que lui avait dit la brune dans son tablier vert. Si l’annonce de la maladie de Liv avait été comme un coup de massue pour Raphaël, sa guérison semblait avoir laissé une marque encore pire pour le couple. Raphaël avait accueilli le diagnostic de la guérison de sa bien-aimée comme un soulagement, la fin de tous leurs maux et le début de leur nouvelle vie à deux, avec un mariage et des enfants à la clé. Mais la maladie semblait avoir laissé une cicatrice trop profonde et encore ouverte qui les empêchait tous deux d’être heureux et de pouvoir avancer. Ainsi, le blondinet avait l’impression de tourner en rond, il se levait le matin, allait travailler et combattait ses plus sombres démons avant de rentrer chez lui le soir et de feindre le bonheur. Ce train-train quotidien, cette mise en scène commençait à le fatiguer et il avait besoin de se changer les idées, d’où la présence de son ami Kale. Kale, te voilà enfin, j’ai cru que tu t’étais perdu ou que tu m’avais oublié. Il gratifia son ami d’une bonne poignée de main et d’une tape dans le dos, signe de leur amitié et de leur virilité et se rassit. Il leva la main vers la serveuse et lui fit signe d’amener un second verre de liquide ambré pour son compagnon de beuverie du jour. Alors comment ça va, heureux d’être de retour parmi nous ? Leur dernière rencontre commençait à dater et tous deux semblaient avoir pas mal de choses à se dire.