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 et dans la nuit on s'ennuie. (priam)

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Ode Taylor
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et dans la nuit on s'ennuie. (priam) Vide
MessageSujet: et dans la nuit on s'ennuie. (priam)   et dans la nuit on s'ennuie. (priam) EmptyMer 5 Sep - 10:22



Les lumières de nos endroits
Ceux qui feignent de briller
Je m’y plonge et j’y somnole
Afin de ne plus me réveiller


Ce soir, tu t’es couchée avec l’envie de fouiller les souvenirs et les rêves dans la poubelle à passion. Un puit sans fond qui t’a laissé les yeux écarquillés dans le noir, des bruits de pas qui résonnent de l’autre côté des remparts, une porte qui claque. Ce silence sourd qui plonge la baraque dans l’angoisse. C’est le temps des heures flasques, des horloges molles à la Dali. Les minutes se déguisent en heures. Tu les vois faire. Ta chambre est un horrible étau, les murs se resserrent chaque jour un peu plus. Des seringues poussent à travers le plafond et te pissent de l’éther dans les yeux. L’impression de te noyer dans tes draps. Devenir une sirène en pyjama. Une sirène qui ne sait même pas nager. La nuit, quand tu ne dors pas les soucis se multiplient, ils enflent, s’amplifient, à mesure que le tic tac avance les lendemains s’obscurcissent, le pire rejoint l’évidence plus rien ne parait tranquille. L’insomnie est la face sombre de l’imagination.

Tes ongles s’agrippent aux mailles de soie, t’étouffes. C’est se tourner, se retourner, s’entourer de pensées creuses pour épouser Morphée. Définitivement aux abonnés absents. Tu joues les somnambules, à demi-éveillée t’embrasses l’alizée glaciale libérant tes volets d’un geste brusque. La bourrasque en pleine tronche te donne la chair de poule, ton épiderme te rassure, envoyant le signal que y’a toujours un truc vivant là en bas... Parfois t’es persuadée que ton corps n'est qu'une enveloppe qui cache une absence effrayante, l'absence à toi-même.

T’es ailleurs, t’es nulle part.
Tu brasses de l’air en te répétant, ce n'est pas possible, ce n'est pas possible, ce n'est pas pour de vrai.
Absente de ta propre vie.
Cette apparence dégagée et aisée que t’as entretenue si longtemps se craquelle, et il en émerge un bric-à-brac de contradictions.

A la recherche de factice pour aider l’écoulement du sablier tu fais grincer le planché jusqu’à la chambre de ta douce amie, mais Frida est dehors, Frida s’occupe d’autres maux. Traquant son Eldorado elle perd ses nuits auprès de passants qui passent sans toutefois repasser dans ce passe-partout aux passes-facile. C’est de l’amour-liquide, pas à crédit. 3h15. « Tu rentres bientôt ? » la questionnes-tu sans espérer de réponse, l’écran reste vide et la lumière s’éteint.

T’entrouvres une autre issue.

Distinguant sa silhouette dans la pénombre tu pénètres dans ton neverland temporaire, y débusquant un bref aperçu d’éternité. Tu t’annonces plus, prenant tes aises en sourdine, tu glisses sur le radeau duveteux jusqu’à son corps. « Je n’arrive pas à dormir… » comme si cette justification seule impliquait ta présence, remède miracle pour l’oubli. Sa peau blanche comme l’intérieur d’un nuage se détache parmi les trous d’encre, tes doigts se joignent à sa lente respiration et dansent sur les grains de beauté qui paillettent ses épaules, tu connais par cœur la moindre cicatrice. Tu pourrais le raconter en fermant les yeux Priam. Tu continues ta descente périlleuse, retraçant la dentelle de son dos jusqu’à l’arracher au monde d’Hypnos, peut-être ne dormait-il pas, peut-être attendait-il lui aussi les paupières presque closes la libération de l’aube. « Tu m’aides ? rictus espiègle désaccordé de la voix mendiant son gramme d’affection hebdomadaire. Priam tu le prends quand l'envie de te fondre dans un autre corps, dans d'autres mots, dans d'autres projets, est trop forte, quand le besoin de deux bras autour de toi est impérieux, qu'il gèle tes rêves et tes entrailles. Tu t’élances, t'accroches à ses lèvres, lui promets mille félicités, mille bonheurs exotiques... pour t'éloigner une fois rassasiée. C’est lui. Mais c’est lui aussi. Et elle. Et eux. Spectres passagers ou essences vitales. T’as beau répéter à satiété que t’as pas besoin d'eux pour vivre et que t’es très bien comme ça. Seule. Tes impostures jamais ne durent.
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et dans la nuit on s'ennuie. (priam)

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